Affaire Ben Barka : À 75 ans, Bachir refuse d’abandonner et réclame la vérité sur un crime politique jamais résolu.
Affaire Ben Barka : À 75 ans, Bachir refuse d’abandonner et réclame la vérité sur un crime politique jamais résolu.

Publié le 19 novembre 2025

Publié le 19 novembre 2025
Installé depuis trois ans à Pornichet, en Loire-Atlantique, pour y couler une retraite paisible face à l’océan, Bachir Ben Barka reste hanté par un passé qui ne passe pas.
À 75 ans, cet ancien professeur de mathématiques consacre son temps et son énergie à une quête inlassable : Connaître la vérité sur le sort de son père, Mehdi Ben Barka, célèbre opposant marocain enlevé en plein Paris il y a soixante ans.
Le 29 octobre 1965, Bachir n’avait que 15 ans lorsque son père a été interpellé devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, par deux hommes brandissant une carte de police française.
Le 29 octobre 1965, Bachir n’avait que 15 ans lorsque son père a été interpellé devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, par deux hommes brandissant une carte de police française.
Mehdi Ben Barka a ensuite été conduit dans une villa de la région parisienne avant de disparaître à jamais, rappelle France 3.
Depuis, aucune trace de son corps n’a été retrouvée, laissant place aux hypothèses les plus sordides, allant de la dissolution dans une cuve d’acide à l’enterrement dans une forêt, ou encore au rapatriement de sa tête au Maroc. Pour son fils, ces rumeurs n’ont eu pour but que d’égarer la justice.
Un dossier judiciaire ouvert depuis soixante ans
Pour Bachir Ben Barka, il ne fait aucun doute que la mort de son père est un crime politique. Il pointe directement la responsabilité de l’État marocain de l’époque pour mettre fin aux activités de l’opposant, avec la « complicité de l’État français et des services de renseignement israéliens et américains ».
Un dossier judiciaire ouvert depuis soixante ans
Pour Bachir Ben Barka, il ne fait aucun doute que la mort de son père est un crime politique. Il pointe directement la responsabilité de l’État marocain de l’époque pour mettre fin aux activités de l’opposant, avec la « complicité de l’État français et des services de renseignement israéliens et américains ».
L’année dernière, il a tenté de relancer le dossier en adressant une lettre ouverte au roi Mohammed VI et au président Emmanuel Macron, une missive restée sans réponse.
Malgré le temps qui passe, il garde espoir en la justice.
Malgré le temps qui passe, il garde espoir en la justice.
Le dossier, l’un des plus vieux encore à l’instruction, a vu défiler quatorze juges d’instruction depuis la première plainte déposée par son oncle il y a soixante ans. Aujourd’hui, Bachir Ben Barka multiplie les conférences via son institut pour entretenir la mémoire de son père, motivé par une crainte majeure : Que ses propres petits-enfants soient obligés de reprendre ce lourd flambeau si la vérité n’éclate pas de son vivant.
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