La résolution du 17 novembre 2025 sur Gaza restera dans l’Histoire comme une opération de blanchissement de génocide.
La résolution du 17 novembre 2025 sur Gaza restera dans l’Histoire comme une opération de blanchissement de génocide.
Au terme d'un tour de force inédit, Trump, soutien inconditionnel de Nétanyahou, prend la tête du “Comité de la paix” chargé de la gouvernance de la bande de Gaza, tandis qu’Israël, responsable de 70 000 morts dont 20 000 enfants et de 170 000 blessés, est désigné partenaire privilégié d’une “Force Internationale de Stabilisation” censée protéger les civils et garantir les opérations humanitaires. Peut-on faire plus cynique ?
La résolution n’impose aucune échéance à l’armée israélienne pour se retirer de la bande de Gaza et lui octroie même le contrôle d'un “périmètre de sécurité” qui empiètera sur le territoire.
En pratique, elle ouvre donc la voie à une occupation israélienne à durée indéterminée. Le texte laisse en outre totalement de côté la question de la Cisjordanie occupée et de son annexion de facto par l’accélération de la colonisation et des violences à l’encontre des Palestiniens.
Sous les atours d’une légitimité conférée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies la résolution adoptée hier est illégale en ce qu’elle ni tous les principes et obligations découlant du droit international. Non seulement elle ne prévoit pas de rôle pour les Nations Unies dans la transition vers la paix, mais elle ne reconnaît aucune responsabilité d'Israël dans les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis et ne prévoit ni punition des auteurs du génocide ni réparations pour ses victimes.
Enfin, elle fait totalement fi de l'ordre donné par la Cour Internationale de Justice à Israël le 19 juillet 2024 de mettre fin à l’occupation illicite et de démanteler les colonies dans les plus brefs délais.
La mention au conditionnel de l’avènement d’un hypothétique Etat Palestinien, aussitôt balayée par Netanyahou, ne change rien à l’équation : Cette résolution grave dans le marbre l’injustice pour les Palestiniens et l’impunité absolue pour l’État d’Israël et les responsables de l’anéantissement d’un territoire, d’une population, et de son avenir. Aucune paix durable ne peut émerger de cette version à peine remaniée du plan Trump, qui acte une tutelle néocoloniale et place l'État d'Israël, auteur du génocide, aux commandes. La France, qui a voté en faveur de cette résolution, porte une fois de plus une responsabilité immense, aux côtés de l’Union européenne, qui n’a mis en œuvre aucune sanction contre Israël et en cela a constamment bafoué le droit international.
Pendant ce temps, Israël bloque toujours l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza, y compris les vaccins et le lait infantile.
Pendant ce temps, Israël empêche la fourniture d’abris alors que le froid et des pluies diluviennes s’abattent sur les 2 millions de Gazaouis sans toît.
Pendant ce temps, le ministre d’extrême-droite Ben-Gvir appelle à assassiner les responsables de l’Autorité Palestinienne et à arrêter Mahmoud Abbas.
Ne relâchons ni notre attention, ni la pression exercée sur la France et l’Union européenne. Oui, les bombardements quotidiens ont cessé. Mais par le blocus continu de l’aide humanitaire pourtant d’une urgence absolue, et la négation systématique des droits des Palestiniens à former une communauté politique, à décider de leur destin économique et à disposer d’un territoire, nous assistons à la continuation du génocide par d’autres moyens. Nous ne serons pas complices de la légitimation et de la normalisation du pire.

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