"Les Etats-Unis ont attaqué le territoire souverain
de la Syrie. Nous qualifions cette attaque de violation flagrante de la
loi internationale et d'acte d'agression", a déclaré le
représentant de Moscou à l'ONU, Vladimir Safronkov, lors d'une réunion
d'urgence du Conseil de sécurité consacrée à la frappe américaine.
Lors
du Conseil, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki
Haley, a quant à elle menacé d'une nouvelle action militaire américaine
en Syrie. "Les Etats-Unis ont pris une décision très mesurée la nuit dernière" avec la frappe sur une base aérienne syrienne, a expliqué Nikki Haley au Conseil de sécurité. "Nous sommes prêts à en faire plus, mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire."Peu avant la réunion, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait appelé à la "retenue" et souligné qu'il n'y avait d'autre solution que "politique" à la guerre qui déchire la Syrie.
"Le Royaume-uni soutient entièrement l'action des Etats-Unis de cette nuit, qui est une réponse appropriée à un tel crime odieux, un crime de guerre", a déclaré l'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft en entrant dans la salle de réunion. "Il est temps maintenant de nous concentrer sur le processus politique", a-t-il ajouté.
Qualifiant les frappes américaines "d'appropriées", l'ambassadeur français Francois Delattre a exprimé en arrivant au Conseil son espoir qu'elles marquent un "changement et aident à relancer les négociations politiques" actuellement au point mort.
Le président américain Donald Trump a ordonné le 6 avril le tir de 59 missiles Tomahawk contre une base aérienne syrienne, après l'attaque chimique présumée contre une zone rebelle, qui a tué au moins 86 personnes et a choqué la communauté internationale. C'est la première fois que les Etats-Unis interviennent militairement contre le régime de Damas, dans une guerre civile entrée dans sa septième année qui a fait plus de 320.000 morts.
Cette réunion d'urgence se tient à la demande de la Bolivie, qui estime comme la Russie que les Etats-Unis ont violé la loi internationale. L'ambassadeur bolivien Sacha Lorenti a affirmé que les Etats-Unis s'étaient comportés comme "un enquêteur, un avocat, un juge et un bourreau" en Syrie. "Ce n'est pas du tout la loi internationale", a-t-il déclaré avant la réunion.
Le représentant russe à l'ONU avait averti le 6 avril les Etats-Unis de "conséquences négatives" en cas d'intervention militaire.
"Conscient du risque d'escalade, j'en appelle à la retenue pour éviter tout acte qui ajouterait encore à la souffrance du peuple syrien", a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué. "Il n'y a pas d'autre voie pour mettre fin à ce conflit que celle d'une solution politique", a ajouté Antonio Guterres, en appelant "toutes les parties à renouveler leur engagement à faire avancer les discussions de Genève".
De difficiles négociations de paix sur la Syrie ont lieu sous l'égide de l'ONU à Genève, mais les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition peinent à trouver une solution au conflit.
Le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) doit se réunir d'urgence à l'ONU à Genève le 7 avril à la demande de Moscou, a annoncé le bureau de l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Les 15 pays membres du Conseil de sécurité, instance exécutive de l'ONU, se sont déjà réunis le 6 avril au soir à propos de l'attaque chimique trois jours plus tôt mais ne sont pas parvenus à s'entendre pour la condamner et lancer une enquête.
Au moins 27 enfants sont morts dans l'attaque contre Khan Cheikhun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes située dans le nord-ouest de la Syrie.
Les premières analyses effectuées sur les victimes suggèrent qu'elles ont été exposées à du gaz sarin, un puissant agent neurotoxique, a déclaré le 7 avril le ministère turc de la Santé.
Lors du Conseil, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a menacé d'une nouvelle action militaire américaine en Syrie.
"Les Etats-Unis ont pris une décision très mesurée la nuit dernière" avec la frappe sur une base aérienne syrienne, a expliqué Nikki Haley au Conseil de sécurité.
"Nous sommes prêts à en faire plus, mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire."
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