Les images qui circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux sont loin d’être agréables. Leurs auteurs dénoncent l’insalubrité régnante sur les plages de Mohammedia. Après avoir interpellé les autorités locales sans suite, les associations réclament leur participation à la préparation de la prochaine saison estivale. Détails.
« Nous ne voulons plus être devant le fait accompli. Nos plages sont dans un état catastrophique », déclare à Yabiladi Nadia Hmaity, présidente de l’association de la Siesta à Mohammedia.
Un constat partagé par deux autres associations, celles des quartiers Monica et Mannesmann.
Ensemble, elles vont fédérer au sein d’un collectif des associations du littoral de Mohammedia pour « porter plus haut leurs doléances environnementales ».
Un constat partagé par deux autres associations, celles des quartiers Monica et Mannesmann.
Ensemble, elles vont fédérer au sein d’un collectif des associations du littoral de Mohammedia pour « porter plus haut leurs doléances environnementales ».
Des plages autrefois splendides
Leur principale revendication : la participation de la société civile à la préparation de la prochaine saison estivale. A cela s’ajoute la lutte contre la destruction des dunes de sables qui a récemment suscité une mobilisation internationale, contre la détérioration de l’aspect naturel des plages et la pollution. « Les plages de Mohammedia doivent retrouver leur splendeur d’antan ! », martèle Nadia Hmaity. Une « splendeur » que regrette une internaute.
« Insalubrité régnante »
Depuis plusieurs semaines, visiteurs et habitants de Mohammedia dénoncent sur les réseaux sociaux « l’insalubrité régnante » sur les plages Monica, Mannesmann, Sablettes ou Siesta notamment. Bouteilles d’eau, de jus, cartons de lait ; autant de déchets de pique-niques comme illustrés par les images publiées par les internautes.
Mais selon les associations, ce n’est pas tout. « On trouve dans l’eau des déchets huileux dont on ne connaît pas l’origine. On dirait du gasoil ou du goudron. Les nageurs sortent souvent de l’eau avec des tâches sur la peau », explique encore Nadia Hmaity.
A l’Association de Mannesmann, on pense que la situation devient plus qu’urgente. « Si on ne fait rien maintenant, je n’ose pas imaginer ce que pourraient devenir les plages de cette ville dans quelques années », indique Mme Mehra, une des femme à la tête de l’organisation.
Responsabilité partagée
Les plages de Mohammedia sont très fréquentées. D’après les ONG, les estivants se comptent par milliers chaque jour, venant des villes périphériques dont Casablanca pour se baigner et bronzer. Les associations imputent la responsabilité de l’état des plages aux estivants qui abandonnent leurs ordures sur la plage, aux autorités locales et à la société en charge de la collecte des déchets de la ville : Sita El Beida, filiale du groupe Suez.
« Le service est très insuffisant. D’ailleurs, nous avons constaté une baisse de l’effectif de leurs équipes sur les plages », avance Mme Hmaity, soulignant qu’hier, à titre d’exemple, seuls deux agents de Sita collectaient les déchets sur la plage de la Siesta. Nous avons tenté de joindre la société pour obtenir leurs explications, en vain.
Au niveau des autorités, les associations dénoncent une attribution des autorisations « sans contrôle ». « Les gens obtiennent des autorisations pour la location de parasols, mais transforment leurs espaces en restaurants, épiceries, sans que cela ne dérange personne », regrette Mme Mehra. Invitée en tant qu’ancienne MRE à la wilaya de Mohammedia le 10 août dernier dans le cadre de journée nationale des MRE, la militante écolo en a profité pour interroger le wali à ce propos. « La plage de Mannesmann est gravement polluée, impropre à la baignade, il appartient à chacun de respecter la signalétique mise en place par la ville », aurait-til répondu, fait savoir Mme Mehra dans une note publiée sur Facebook au lendemain de la rencontre.
Toutes les villes marocaines logées à la même enseigne ?
A la Commune de Mohammedia, on relativise. « Il faut comprendre qu’avec les nombreux déplacements sur Mohammedia, c’est un peu normal qu’on se retrouve avec des plages sales. Après, c’est vrai qu’il faut assurer le nettoyage », explique un responsable qui a souhaité rester anonyme.
Se déclarant incompétent pour répondre aux questions environnementales au nom de la commune, il promet de nous mettre en lien avec le concerné.
Nous attendons toujours…
Se déclarant incompétent pour répondre aux questions environnementales au nom de la commune, il promet de nous mettre en lien avec le concerné.
Nous attendons toujours…
La mobilisation de Mohammedia est également portée par les autres écologistes du royaume qui servent de relais sur les réseaux sociaux. Mohamed Benata, l’un d’eux, pense que le problème de Mohammedia est inhérent à « presque toutes les autres villes » du pays.
« Les communes et les départements ministériels n’accordent pas beaucoup d’importance à la salubrité, et c’est bien dommage.
Si le dépôt de déchets sur la plage était pénalisé, les gens se rendraient compte du sérieux de la chose », estime-t-il.
A Mohammedia en tout cas, les associations locales sont prêtes à tout pour que cela ne se reproduise pas l’été prochain. Une main tendue de la société civile aux autorités locales.
« Les communes et les départements ministériels n’accordent pas beaucoup d’importance à la salubrité, et c’est bien dommage.
Si le dépôt de déchets sur la plage était pénalisé, les gens se rendraient compte du sérieux de la chose », estime-t-il.
A Mohammedia en tout cas, les associations locales sont prêtes à tout pour que cela ne se reproduise pas l’été prochain. Une main tendue de la société civile aux autorités locales.
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