Le séisme d’Al Haouz : Réalisée à 90%, la reconstruction quasiment finalisée.

Le séisme d’Al Haouz : Réalisée à 90%, la reconstruction quasiment finalisée.


© D.R

Publié le 16 septembre 2025.

La Commission interministérielle chargée du programme se réunira mercredi sous la présidence du Chef du gouvernement


Séisme d’Al Haouz. Les provinces sinistrées renaissent de leurs cendres deux années après le tristement célèbre tremblement de terre ayant touché la région. 

Eclairages.

La mobilisation gouvernementale reste totale deux années après le séisme d’Al Haouz alors que le chantier de reconstruction atteint un stade très avancé. 
La Commission interministérielle chargée du programme de reconstruction et de réhabilitation générale des zones sinistrées par le séisme d’Al-Haouz, consacrée au suivi de la mise en œuvre des différents axes de ce programme, conformément aux Hautes Directives Royales, se réunira mercredi. 

L’heure est donc au bilan pour le chantier de reconstruction et de réhabilitation. 
Et les chiffres sont édifiants. 

Après le séisme de 2023, la province d’Al Haouz s’est lancée dans un vaste chantier de réhabilitation et de reconstruction des infrastructures de base, mené avec célérité et efficience. 
A cet effet, les différents intervenants se sont mobilisés pour remettre en service routes, établissements de santé et structures scolaires, éléments essentiels pour un retour rapide à une vie normale.

Désenclavement
La remise en état du réseau routier figurait parmi les priorités, le séisme ayant gravement endommagé les principaux axes routiers, au point que plusieurs villages s’étaient retrouvés totalement isolés. 
Des travaux d’urgence ont rapidement permis de rouvrir les axes stratégiques reliant les communes sinistrées aux centres urbains voisins. 
Aujourd’hui, malgré les contraintes d’un relief accidenté, les autorités compétentes poursuivent un vaste chantier de réhabilitation et de reconstruction des routes sinistrées. 

Objectif : Désenclaver les populations et doter la province d’infrastructures résilientes face aux défis futurs. 
À ce titre, une enveloppe de 890,9 millions DH (MDH) a été mobilisée pour financer les plans d’action 2024-2025 dans les domaines des infrastructures routières (875,77 MDH) et de l’eau (15,03 MDH).

Parmi les projets prioritaires figurent la réhabilitation de la route nationale N7 reliant Tahanaout à Taroudant, la reconstruction des installations techniques vitales et l’approvisionnement en eau potable des populations touchées. Selon Noreddine Aït Oussi, ingénieur d’Etat chargé du suivi du chantier de la route nationale N7 au niveau de la direction provinciale de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau d’Al Haouz, «la priorité a été donnée aux tronçons les plus endommagés par le séisme». 
Il a souligné, par ailleurs, les efforts déployés pour réhabiliter et élargir l’ensemble des routes provinciales et régionales d’Al Haouz.

Modernisation des structures de santé
Le séisme avait mis à rude épreuve le système de santé local : Plusieurs centres avaient été détruits ou gravement fragilisés. 
Dès les premiers jours, des unités médicales mobiles avaient été déployées afin d’assurer la continuité des soins et la prise en charge psychologique des rescapés. 
Depuis, de nouveaux centres de santé, construits dans le respect des normes parasismiques, ont vu progressivement le jour dans les différentes communes.

Plus spacieux et mieux équipés, ils disposent d’unités d’urgence, de matériel moderne et de ressources humaines renforcées. 
Ces investissements visent à garantir un accès durable à des soins de qualité et à consolider la résilience du système de santé. «Après le séisme, un programme d’urgence a été lancé pour réhabiliter ou reconstruire les établissements endommagés, notamment à Asni, Tlat N’Yaaqoub et Ighil, épicentre de la secousse», a déclaré à la MAP le délégué provincial du ministère de la santé, Mustapha Jader, précisant que 43 centres de santé ont été réhabilités ou reconstruits, dont 75% déjà opérationnels et 10 % en voie d’achèvement. Tous sont désormais dotés de moyens humains et logistiques adaptés pour répondre aux besoins des habitants, a-t-il fait remarquer.

L’école, un nouveau départ
La réhabilitation et la reconstruction des établissements scolaires se sont imposées comme une priorité absolue. Sur les 343 écoles touchées, 103 avaient été totalement détruites, compromettant la scolarité de milliers d’élèves. 
Dès les premiers mois, des classes provisoires en préfabriqué avaient été installées pour éviter toute rupture des cours. 

Aujourd’hui, plusieurs chantiers de reconstruction sont en cours dans les communes les plus sinistrées. Les nouveaux établissements, bâtis selon des normes antisismiques renforcées, offrent des espaces sécurisés, accessibles et modernisés, incluant bibliothèques, terrains de sport et équipements numériques. 

En parallèle, un programme de réhabilitation a permis de restaurer les écoles partiellement endommagées. 

Toitures, salles de classe et installations sanitaires ont été remises à niveau, assurant un retour rapide à un cadre d’apprentissage adapté. 
Ces efforts, qui dépassent la simple réparation, visent à améliorer durablement la qualité de l’enseignement dans la province.

Selon Mohamed Zerrouki, directeur provincial du ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, «des efforts colossaux ont été déployés par le ministère et ses partenaires pour réhabiliter et reconstruire les écoles endommagées». 
Pour la rentrée 2025-2026, la direction provinciale a réceptionné 80 établissements scolaires prêts à accueillir les élèves, dont l’école primaire d’Asni. Cet établissement comprend, entre autres, 13 salles de cours, dont une dédiée au préscolaire, une salle multidisciplinaire, un terrain multisport, un bloc administratif, une cantine scolaire et des espaces verts. 
Il permettra à 600 élèves de poursuivre leurs études dans des conditions optimales.

Loin de se limiter à réparer les dégâts causés par le séisme, la stratégie adoptée à Al Haouz s’inscrit dans une logique de modernisation et de développement durable. 
Les infrastructures routières, sanitaires et scolaires sont pensées pour être plus résilientes, plus accessibles et mieux adaptées aux besoins des populations locales. 
Cette démarche illustre une volonté claire : transformer l’épreuve du séisme en une opportunité pour repenser l’aménagement du territoire et renforcer la justice sociale. Ainsi, la reconstruction d’Al Haouz témoigne de la résilience d’une région qui a choisi de se relever et de construire un avenir plus sûr et plus prometteur.

Nouveaux foyers
Les chantiers ouverts dans des domaines clés comme le logement les infrastructures, l’éducation, la santé et le patrimoine attestent de l’efficacité des actions menées en étroite coordination entre les différents intervenants, avec des taux de réalisation qui dépassent désormais 90% dans certaines zones. Dans la province d’Al Haouz, où les dégâts avaient été les plus importants, l’opération de reconstruction des logements a atteint un taux d’avancement de 91,33%, avec près de 24.000 habitations déjà reconstruites ou réhabilitées, un chiffre qui devrait atteindre 96% d’ici novembre prochain. Les tentes installées dans l’immédiat après la catastrophe naturelle pour accueillir les sinistrés ont été intégralement démontées, signe du retour des familles dans leurs nouveaux foyers.

En parallèle, une enveloppe de 890,9 millions DH (MDH) a été mobilisée pour la réhabilitation du réseau routier, notamment la route nationale N°7 et plusieurs axes routiers régionaux et provinciaux. Le secteur social a également connu une amélioration significative avec 43 centres de santé déjà reconstruits ou réhabilités, dont 75% sont opérationnels et 80 établissements scolaires réceptionnés pour la rentrée 2025-2026. À Marrakech, 85% des habitations endommagées ont été reconstruites, soit environ 2.620 logements, avec la perspective d’atteindre 96% dans les mois à venir. Les familles sinistrées ont bénéficié d’une aide mensuelle de 2.500 DH pour le relogement temporaire ainsi que de subventions oscillant entre 80.000 et 140.000 DH pour la reconstruction. La province de Chichaoua enregistre, quant à elle, l’un des taux d’achèvement les plus élevés, avec 97% des habitations reconstruites, soit 7.810 logements. Dans la commune d’Adassil, la plus touchée, 1.177 ménages ont déjà bénéficié de ce programme. Cette mobilisation exemplaire, menée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, confirme la capacité du Maroc à transformer une épreuve en une opportunité de progrès collectif au service des citoyens et des générations futures.



Monuments historiques
Patrimoine. La ville de Marrakech, véritable joyau architectural et patrimonial d’une valeur inestimable, prend à bras-le-corps la réhabilitation de ses monuments historiques suite au séisme d’Al Haouz de 2023, dans le respect des techniques de construction authentiques et des normes parasismiques internationales. Confiée à des sociétés expertes en restauration, cette opération d’envergure mobilise artisans et maâlems qui travaillent d’arrache-pied pour réhabiliter des sites emblématiques comme les Palais El Badii et El Bahia, tout en veillant à préserver leur cachet architectural singulier.

Ces monuments – incluant aussi les tombeaux saâdiens, les remparts et les musées – ont pu résister au séisme, ne subissant que des dégâts partiels (fissures et effondrements localisés). Après le séisme, il a été procédé à la mise en place d’un programme d’urgence en vue d’évaluer les dégâts, sécuriser les structures et lancer des travaux prioritaires, un effort qui a abouti à l’ouverture, dès octobre 2023, de ces monuments aux touristes et visiteurs.

Dans une déclaration à la MAP, la conservatrice du Palais Badii, Hasna El Haddaoui, a souligné que ce joyau architectural a subi des dégâts partiels suite au séisme d’Al Haouz, ayant requis en premier lieu des interventions d’urgence (déblaiement des décombres et gravats et traitement des fissures entre autres), avant la mise en place d’un programme de réhabilitation d’un coût global de 31,7 millions DH (MDH). Pour sa part, la conservatrice du Palais Bahia, Hanane Labchir, a indiqué que ce monument emblématique a été partiellement endommagé des suites du séisme, citant entre autres des fissures, un effondrement partiel du grand riad et du Menzah (étage supérieur). A peine un mois après le séisme, le palais a rouvert ses portes aux visiteurs grâce à des interventions d’urgence, a-t-elle précisé.

Par Mohamed Badrane

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