Les dirigeants musulmans appellent à revoir les relations avec Israël après l’attaque à Doha.

Les dirigeants musulmans appellent à revoir les relations avec Israël après l’attaque à Doha.


De hauts responsables des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc participent au sommet marquant le 5ᵉ anniversaire des Accords d'Abraham ; Donald Trump : Israël ne frappera plus Doha

Publie le 17 septembre 2025


L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani (au centre), présidant le sommet arabe-islamique d'urgence 2025 à Doha, le 15 septembre 2025. (Crédit : Agence de presse du Qatar/AFP)

Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à condamner fermement cette attaque sans précédent survenue à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza.

Selon le texte final consulté par l’AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent « tous les États […] à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre ».

Il n’était toutefois pas clair quelles mesures concrètes les pays participants pourraient prendre à l’encontre d’Israël.


Les voisins arabes du Qatar, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie et le Maroc, qui reconnaissent tous Israël, figuraient parmi les pays présents.

Les dirigeants des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n’ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.

De gauche à droite : Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jassim al-Budaiwi, le prince héritier du Koweït, Cheikh Sabah Khaled al-Hamad al-Sabah, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, le vice-Premier ministre omanais chargé des affaires de défense, Shihab bin Tarik Al Said, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, le représentant personnel du roi de Bahreïn, Abdulla ben Hamad al Khalifa, et le vice-président et vice-Premier ministre des Émirats arabes unis, Cheikh Mansour ben Zayed al-Nahyan, posant pour une photo du groupe lors du sommet d’urgence arabo-islamique, à Doha, le 15 septembre 2025. (Crédit : Agence de presse saoudienne/AFP)

La déclaration finale appelle également les États membres à « coordonner les efforts visant à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ».

Lundi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio se trouvait à Jérusalem, un voyage prévu avant les frappes au Qatar, afin de montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine d’un État palestinien par plusieurs pays occidentaux lors de l’Assemblée générale de l’ONU, à la fin du mois. Il est attendu mardi à Doha.

Depuis Jérusalem, Rubio a affirmé le « soutien indéfectible » de son pays à Israël dans sa lutte contre le Hamas, près de deux ans après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par le pogrom du 7 octobre 2023.

L’attaque de Doha a tendu les relations entre Washington et ses principaux alliés du Golfe, suscitant des inquiétudes quant aux garanties de sécurité américaines dans une région qui abrite des actifs majeurs des États-Unis, notamment une importante base militaire au Qatar.

Le département d’État a déclaré que Rubio « réaffirmerait le soutien total des États-Unis à la sécurité et à la souveraineté du Qatar » à la suite de la frappe de la semaine dernière.

Donald Trump a assuré lundi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne frapperait plus le Qatar, après l’attaque contre des chefs du Hamas à Doha.

« Il ne frappera pas le Qatar », a déclaré le président américain à des journalistes dans le Bureau ovale, après le refus de Netanyahu d’exclure de nouvelles frappes lors d’une rencontre avec le secrétaire d’État américain.

Trump a réaffirmé que Doha avait « été un très bon allié, ce que beaucoup ignorent ».


Des journalistes suivant le discours de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, au centre des médias lors de l’ouverture du sommet arabo-islamique d’urgence; à Doha, le 15 septembre 2025. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

« Netanyahu ne frappera pas le Qatar, mais il s’en prendra peut-être à… », a ajouté Trump, indiquant qu’il s’attendait à ce qu’Israël continue de cibler le Hamas ailleurs, avant de passer à un autre sujet connexe.

Il a également été interrogé sur un article d’Axios citant des responsables israéliens anonymes qui affirmaient que Netanyahu l’avait prévenu à l’avance de l’attaque de Doha, ce qui aurait laissé suffisamment de temps aux États-Unis pour l’empêcher.

Le président américain a démenti cette information, affirmant qu’il n’avait été alerté de l’attaque qu’à un moment où il était trop tard pour faire machine arrière.

La pression monte sur Gaza

Le Qatar avait appelé à une réponse régionale coordonnée après l’attaque israélienne, qui visait à éliminer les hauts dirigeants du Hamas alors qu’ils étaient réunis à Doha, et qui a stupéfié cette riche péninsule habituellement paisible.

La frappe aérienne du 9 septembre, qui a tué cinq membres du Hamas mais pas ses dirigeants, selon ce dernier, a suscité une condamnation internationale généralisée, y compris de la part des monarchies du Golfe alliées aux États-Unis et de Washington lui-même.

Le sommet, organisé par le Qatar, visait à faire pression sur Israël, qui fait face à des appels de plus en plus pressants pour mettre fin à la guerre et à la crise humanitaire à Gaza.

L’émir du pays hôte, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a accusé Israël de tenter de faire échouer les pourparlers de cessez-le-feu en tirant sur les négociateurs du Hamas au Qatar, un médiateur clé.

« Quiconque s’efforce avec diligence et systématiquement d’assassiner le parti avec lequel il négocie a l’intention de faire échouer les négociations », a déclaré l’émir lors du sommet.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, figurait parmi les personnalités présentes lundi, tout comme le président iranien Massoud Pezeshkian, le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président par intérim syrien Ahmed al-Sharaa et le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Israël entretient depuis longtemps des relations avec l’Égypte et la Jordanie, et a conclu il y a cinq ans des accords avec les Émirats arabes unis et Bahreïn. Le pays s’efforce également d’étendre ses relations avec l’Arabie saoudite, et même récemment avec la Syrie.

« Demain, ce pourrait être le tour de n’importe quelle capitale arabe ou islamique », a averti le président iranien, Pezeshkian, dont le pays avait attaqué une base américaine au Qatar lors de sa guerre de douze jours contre Israël en juin.

« Le choix est clair. Nous devons nous unir », a-t-il martelé.


L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani (à droite), rencontrant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en marge du sommet arabe-islamique d’urgence, à Doha, le 15 septembre 2025. (Crédit : Agence de presse du Qatar/AFP)

Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien, dont le pays fut le premier État arabe à reconnaître Israël, a prévenu que cette attaque « érige des obstacles devant toute perspective de nouveaux accords de paix et compromet même les accords existants avec des pays de la région ».

De son côté, Erdogan a accusé le gouvernement israélien de vouloir « poursuivre les massacres et le génocide en Palestine, tout en déstabilisant la région ».

Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, ont appelé les États-Unis à « user de leur influence » pour contenir Israël.

« Nous attendons des États-Unis, notre partenaire stratégique, qu’ils usent de leur influence sur Israël pour que ce pays mette fin à de tels agissements », a déclaré Jassem al-Budaiwi, secrétaire général du CCG, lors d’une conférence de presse à Doha.

Le CCG regroupe l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.






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