L’Espagne prévoit un embargo total sur les armes à destination d’Israël.

L’Espagne prévoit un embargo total sur les armes à destination d’Israël.

Benjamin Netanyahu pourrait être déclaré persona non grata ; Le ministre du Travail pousse à interdire dans les ports espagnols les navires transportant des armes à destination d'Israël

Publié le 08 Septembre 2025.



Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'exprime lors d'une réunion avec des hommes d'affaires espagnols à Montevideo, le 22 juillet 2025. (Crédit : Santiago Mazzarovich / AFP)

L’Espagne prévoit d’approuver dans la journée de mardi un embargo total et immédiat sur les armes à destination d’Israël et le pays pourrait même déclarer le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres ministres persona non grata, a rapporté samedi le journal espagnol El País.

Le gouvernement de Madrid, qui a intensifié sa rhétorique anti-Israël dans le contexte de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, s’efforce d’imposer une interdiction totale de tous les accords directs et indirects portant sur des armes ou des technologies militaires avec tout organisme public ou privé israélien, selon le journal espagnol, qui a cité des sources ayant témoigné sous couvert d’anonymat.

Le gouvernement du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s’était engagé à cesser de vendre des armes à Israël peu après le pogrom perpétré par le Hamas dans le sud du pays, le 7 octobre 2023. 

L’année dernière, le gouvernement espagnol avait élargi cet engagement en y incluant les acquisitions d’armes à l’État juif et ces derniers mois, il a annulé plusieurs contrats très médiatisés avec des entreprises israéliennes.
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Selon le reportage d’El País, les Espagnols veulent une mise en vigueur immédiate, cette semaine, de l’embargo plus complet – ce dernier serait intégré dans un décret royal, dont le texte s’est appuyé sur le contenu d’un projet de loi qui avait été présenté l’an dernier par l’alliance politique de gauche Sumar, qui fait partie de la coalition au pouvoir et qui a exigé des mesures plus fermes à l’encontre de Jérusalem.

La fondatrice de Sumar, Yolanda Díaz, aurait déclaré que son alliance œuvrait, avec le Parti socialiste ouvrier espagnol au pouvoir, à définir un ensemble de mesures qui « vont rompre les relations avec le régime criminel de Netanyahu », qui mettront un terme à toutes les relations commerciales et qui déclareront le Premier ministre — ainsi que le ministre de la Défense Israel Katz, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir – persona non grata en Espagne « pour leurs incitations au génocide, à la famine forcée et au nettoyage ethnique ».

La cheffe de parti a également insisté pour que les ports espagnols soient interdits aux navires transportant des armes vers Israël.



Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, à la Knesset, le 7 février 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Cela fait longtemps que l’Espagne critique la politique mise en œuvre par Israël à l’égard des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. S’exprimant devant le Congrès des députés en mai, Sanchez avait qualifié Israël « d’État génocidaire ».
Son ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, avait déclaré aux journalistes, le mois dernier, que l’Espagne demanderait la « suspension immédiate » de l’accord de coopération de l’Union européenne avec Israël et que le pays exhorterait ses partenaires à imposer un embargo sur les armes.

L’Espagne avait déjà provoqué l’indignation de Jérusalem en reconnaissant un État palestinien au mois de mai 2024, dans le cadre d’une initiative conjointe avec l’Irlande et la Norvège.

Une équipe cycliste israélienne efface son nom de ses maillots lors d’une course en Espagne.



Les coureurs de l’équipe Israel Premier Tech participent à la cinquième étape du tour cycliste La Vuelta a Espana, une course contre la montre par équipe de 24,1 km à Figueres, le 27 août 2025. (Crédit : Josep LAGO / AFP)

Compte tenu de ces tensions élevées, l’équipe cycliste Israel-Premier Tech a retiré son nom de ses maillots lors de la Vuelta a España, dans le sillage de manifestations anti-Israël qui l’ont visée pendant les deux premières semaines de la course.
Ce grand tour de trois semaines a été secoué par des mouvements de protestation, les organisateurs faisant pression sur Israel-Premier Tech pour que l’équipe consente à se retirer pour des raisons de sécurité, ce qu’elle a refusé de faire.

Au lieu de cela, l’équipe, propriété du milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, a modifié son maillot pour n’en conserver que le logo.
« Afin de privilégier la sécurité de nos coureurs et de l’ensemble du peloton, compte tenu du caractère dangereux de certaines manifestations lors de la Vuelta, Israel-Premier Tech a fourni à ses coureurs une tenue portant le monogramme de l’équipe pour le reste de la course », a fait savoir l’équipe samedi sur le réseau social X.

« Le nom de l’équipe reste Israel–Premier Tech, mais la tenue monogrammée est désormais conforme aux décisions de marque que nous avions précédemment adoptées pour nos véhicules et nos vêtements décontractés », a-t-elle ajouté.

Par Times of Israel et l'AFP

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