Les divas du monde arabe au coeur d'une exposition parisienne.
L'exposition "Divas, dʹOum Kalthoum à Dalida" présente les chanteuses et les actrices de l’âge d’or de la musique et du cinéma arabe, des années 1940 aux années 1970. Une période où les productions étaient alors majoritairement réalisées en Egypte, tel un Hollywood du monde arabe, avec des ambassadrices d’une féminité assumée souvent porteuses d’un discours politique.
>> À voir, l'arrivée des robes de Dalida, du Palais Galliera à l'IMA pour l'exposition :
Des étoiles intemporelles
Touchantes et inspirantes au-delà de la barrière de la langue, Oum Kalthoum, Asmahan, Fayrouz ou encore Dalida sont considérées comme des icônes et des sources d'inspiration pour les jeunes générations.
A l'image de Lynn Adib, jeune chanteuse d'origine syrienne domiciliée à Paris qui depuis peu apprend des chansons de l’âge d’or de la musique arabe. "Je découvre à quel point c’est un travail vocal intense. C'est pour cela qu'il est difficile de faire partie de cette lignée de femmes. C’est un travail extraordinaire. J’ai déjà chanté des chansons composées par les grands comme Abdel Wahab ou Ahmed Rami, mais je découvre le travail à faire. Elles avaient des voix tellement cristallines, tellement fluides. On ne peut pas les imiter."
Chacune avait son style et une force vocale incroyable.
Des femmes au talent et au destin hors du commun
L’exposition se déploie comme une grande scène avec une ambiance tamisée. Derrière les rideaux de velours rouges se dévoilent les vies passionnantes de ces divas, qu'on entend et qu'on voit à travers des archives, des photos et des vêtements de scène féériques.
L’exposition met aussi en avant leur rôle parfois politique, à une période où le monde arabe, en pleine effervescence, frémit d'indépendance. Telle la chanteuse syrienne Asmahan, princesse druze à la voix exceptionnelle, qui était aussi une espionne. Elle mourut dans des circonstances étranges lors d’un accident de voiture en 1944 en Egypte.
>> À voir, Lynn Adib et Zeid Hamdan reprennent "Ya Habibi Ta'ala" d'Asmahan :
"Ces femmes sont en fait des soldats, considère Lynn Adib.
À travers leur musique, cette beauté, ces vêtements, il y a en fait un message très puissant qui a non seulement réuni le monde arabe, mais aussi montré à quel point l’art était capable de résister et de montrer la puissance féminine."
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