C’est sans doute l’affaire de cyberespionnage la plus importante depuis l’affaire Snowden. En 2013, on découvrait, sidéré, dans le contexte de l’après-11 septembre, que la NSA avait mis en place un système de surveillance mondialisé de données.
Mais les révélations que Forbidden Stories et ses partenaires, avec le concours technique du Security Lab d’Amnesty International, sont en mesure de faire aujourd’hui semblent encore plus graves. Car elles montrent que cette surveillance n’est pas l’apanage d’un pays aux pratiques déviantes, aussi grand soit-il, mais qu’elle est généralisée et concerne tous types de nations.
Mexique, Inde, Maroc, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Togo, Rwanda et même la Hongrie, membre de l’Union européenne, des agences gouvernementales ciblent leur propres concitoyens, ainsi que des personnalités à l’extérieur de leurs pays.
Seul tort de ces dernières : être des avocats, des journalistes, des diplomates, des médecins, des sportifs, des syndicalistes, de simples militants ou des hommes politiques, y compris des ministres et 13 chefs d’État ou de gouvernements (dont trois Européens comme nous le préciserons durant les jours prochains).
"Ce que l’on voit avec le projet Pegasus est très différent et encore plus inquiétant que ce que l’on voyait dans l’affaire Snowden, estime Laurent Richard, le directeur de Forbidden Stories. Ici, nous avons affaire à une société privée qui vend un logiciel extrêmement intrusif à des États connus pour leur politique répressive en matière des droits de l’homme et contre des journalistes.
Et on voit
clairement que ces États détournent cet outil pour l’utiliser contre ces
populations-là".
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