Guerre au Proche-Orient : Ville « encerclée » à Gaza, « violentes » frappes à Beyrouth, successeur de Nasrallah « perdu »…

MOYEN-ORIENT

Guerre au Proche-Orient : Ville « encerclée » à Gaza, « violentes » frappes à Beyrouth, successeur de Nasrallah « perdu »… 

Le point sur la situation

Le Liban a fait état de « plus de 30 frappes » israéliennes dans la nuit sur la banlieue sud de Beyrouth et ses environs. 
Le Hezbollah a de son côté assuré avoir repoussé une « tentative » d’infiltration de Tsahal à la frontière.

Publié le 16 octobre 2024

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Des flammes et de la fumée s’élèvent après une frappe aérienne israélienne à Beyrouth, au Liban, tôt le 6 octobre 2024. HUSSEIN 

L’armée israélienne est en état d’alerte ce dimanche 6 octobre, par crainte d’attentats, à la veille du premier anniversaire de l’attaque du Hamas, et prépare une réponse à la salve de missiles tirés par l’Iran, soutien du mouvement islamiste palestinien et du Hezbollah.

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou veut aussi en finir avec les tirs de roquettes du Hezbollah et permettre le retour des dizaines de milliers de déplacés chez eux dans le nord d’Israël. Son armée a entrepris une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du mouvement libanais, avant de lancer une offensive terrestre dans le sud du Liban le 30 septembre. « Le Nouvel Obs » fait le point sur la situation depuis samedi soir.

• Tsahal dit « encercler » Jabaliya dans le nord de Gaza

L’armée israélienne a dit ce dimanche « encercler » la zone de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. « Les troupes de la 401ᵉ et de la 460ᵉ brigades ont réussi à encercler la zone et poursuivent actuellement leurs opérations dans le secteur », a indiqué l’armée.

L’armée a déclaré disposer de renseignements indiquant « la présence de terroristes » dans la zone de Jabaliya et noté « les efforts du Hamas pour reconstruire ses capacités opérationnelles dans la zone ».

« L’armée de l’air israélienne a frappé des dizaines de cibles militaires en soutien aux troupes terrestres », a poursuivi l’armée, ajoutant que les cibles touchées étaient notamment des « installations de stockage d’armes ».

• 21 morts dans une frappe sur une mosquée à Gaza

La Défense civile de Gaza a fait état ce dimanche de 21 morts dans une frappe israélienne sur une mosquée transformée en abri pour les déplacés à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. « Le nombre de morts s’élève à 21 et il y a un grand nombre de blessés à la suite du bombardement par l’armée (israélienne) d’une mosquée abritant des personnes déplacées devant l’entrée de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza », a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

L’armée israélienne a expliqué dans un communiqué avoir « mené une frappe précise sur des terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement et de contrôle situé dans une structure qui servait auparavant de mosquée “Shuhada al-Aqsa” dans la région de Deir al-Balah ».

• 12 « terroristes » tués en Cisjordanie jeudi, selon Tsahal

L’armée israélienne a indiqué samedi que 12 « terroristes » avaient été tués dans une frappe jeudi sur le camp de réfugiés de Tulkarem en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, révisant à la hausse un précédent bilan qui était de sept morts, tandis que le ministère palestinien de la Santé a fait état de 18 morts.

« L’armée de terre et l’armée de l’air ont mené une opération conjointe pour frapper des terroristes qui prévoyaient de mener une attaque terroriste contre des civils israéliens dans un avenir proche », a-t-elle dit, soulignant que les 12 morts étaient membres du mouvement islamiste palestinien Hamas et de l’un de ses alliés, le Jihad islamique. Cette frappe est la plus meurtrière depuis 2000 en Cisjordanie, avait indiqué à l’AFP une source au sein des services de sécurité palestiniens. La frappe a été condamnée par l’ONU et plusieurs pays.


• « Violentes » frappes israéliennes au sud de Beyrouth

L’agence de presse nationale libanaise ANI a fait état dans la nuit de samedi à ce dimanche de cinq frappes israéliennes visant la banlieue sud de Beyrouth et ses environs, dont quatre « très violentes », après des appels israéliens à évacuer plusieurs quartiers de ce fief du Hezbollah.


Des journalistes de l’AFP ont entendu plusieurs explosions détonantes et vu de la fumée s’élever de la banlieue sud de Beyrouth. Des ambulances se sont précipitées sur place, selon l’ANI, qui avait également rapporté la présence de drones de reconnaissance israéliens volant à basse altitude, avant ces frappes.

Une nouvelle frappe israélienne a visé ce dimanche matin la banlieue sud de Beyrouth, a indiqué l’agence officielle libanaise ANI. Les frappes israéliennes samedi sur des villes et villages du sud du Liban, sur la banlieue sud de Beyrouth et dans d’autres régions « ont tué 23 personnes et blessé 93 autres », selon un communiqué du ministère de la Santé libanais.
• « Tentative » d’infiltration repoussée, dit le Hezbollah

Le Hezbollah a dit avoir repoussé dans la nuit de samedi à ce dimanche une « tentative » d’infiltration de l’armée israélienne qui mène depuis plusieurs jours des incursions dans le sud du Liban où elle combat le mouvement pro-iranien.

Dans un communiqué, le mouvement islamiste libanais a déclaré que « lorsqu’une force de soldats ennemis israéliens a tenté de s’infiltrer (…) à Blida » et que ses combattants l’ont « prise pour cible avec des obus d’artillerie et contrainte à battre en retraite ».


• Contact « perdu » avec le successeur de Nasrallah

Le contact avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été « perdu » depuis des frappes israéliennes près de Beyrouth vendredi, a indiqué samedi à l’AFP un responsable du puissant mouvement libanais. « Nous ne savons pas s’il était présent à l’endroit visé par les raids, ni qui était présent avec lui », a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat. Une information ni démenti ni confirmé officiellement par le Hezbollah.

Une deuxième source proche du parti a confirmé cette information : « le parti tente d’atteindre le siège qui a été visé sous terre, mais Israël mène systématiquement de nouveaux raids pour tenter d’entraver tout effort des secouristes ». Selon cette source, Safieddine « était accompagné de Hajj Mortada, le chef des renseignements du Hezbollah ».
• Israël va continuer à frapper le Hezbollah « sans répit »

Le chef d’état-major de l’armée israélienne a indiqué samedi soir que celle-ci continuerait de frapper « sans répit » le Hezbollah au Liban, où le mouvement islamiste est soumis à d’intenses bombardements. « Nous devons continuer de faire pression sur le Hezbollah et infliger des dommages supplémentaires à l’ennemi, sans concessions et sans répit pour l’organisation », a déclaré le général Herzi Halevi.

« Nous avons détruit une grande partie de l’arsenal de missiles et de roquettes que le Hezbollah a construit au fil des ans », a déclaré de son côté le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans une allocution télévisée, ajoutant : « Nous avons changé le cours de la guerre ».


• 440 combattants du Hezbollah tués depuis lundi

L’armée israélienne a affirmé samedi avoir tué 440 combattants du Hezbollah depuis le début de son offensive terrestre lancée lundi contre le mouvement islamiste dans le sud du Liban.


« Depuis le début (de l’offensive), les forces (armées) ont éliminé environ 440 terroristes parmi lesquels 30 commandants de différents rangs », lors d’opérations terrestres et aériennes, a déclaré le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse.
• Mikati appelle à « faire pression sur Israël »

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé ce dimanche le monde à « faire pression sur Israël » pour qu’il « s’engage à un cessez-le-feu ». Najib Mikati a en outre salué dans son communiqué Emmanuel Macron qui a « une nouvelle fois soutenu le Liban » en évoquant un prochain sommet international, redisant son « soutien à l’appel de la France et des Etats-Unis » pour une trêve.

Le ministre libanais de l’Education, Abbas al-Halabi, a par ailleurs annoncé que les 1,25 million d’enfants de la maternelle au lycée feraient leur rentrée le 4 novembre plutôt qu’en octobre. « Le ministère ne veut pas et ne peut pas se permettre de prendre la responsabilité face au danger qui menace » élèves et enseignants, a-t-il justifié lors d’une conférence de presse.



• Stop à « l’effusion de sang », appelle le chef de l’ONU

Le secrétaire général des Nations unies a appelé samedi à mettre fin aux « violences choquantes » et à « l’effusion de sang » à Gaza et au Liban, avant le premier anniversaire du 7 octobre 2023. « La guerre qui a suivi les terribles attaques d’il y a un an détruit encore des vies et inflige de profondes souffrances humaines aux Palestiniens de Gaza, et aujourd’hui, au peuple libanais », a-t-il déclaré.


Par Le Nouvel Obs avec AFP



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