En Israël Trump, premier président américain à se rendre au mur des Lamentations .


En Israël Trump, premier président américain à se rendre au mur des Lamentations
Donald Trump à Ryad en Arabie Saoudite le 21 mai 2017.
Donald Trump à Ryad en Arabie Saoudite le 21 mai 2017.
REUTERS/

Le président américain se rend ce lundi à Jérusalem où il doit visiter le Saint-Sépulcre et le mur des Lamentations. ll s'entretiendra avec Netanyahu et Abbas.

Donald Trump poursuit son voyage diplomatique.
Le président américain est attendu ce lundi dans la ville sainte pour chrétiens, juifs et musulmans. Après avoir affirmé que la paix apparemment insaisissable entre Israéliens et Palestiniens était possible, le chef de l'Etat se rend pour deux jours à Jérusalem et en territoire palestinien occupé.

"Si ces trois croyances peuvent s'allier et coopérer, alors la paix est possible dans le monde, y compris la paix entre Israéliens et Palestiniens", a-t-il dit dimanche à Ryad.

Le Saint-Sépulcre et le mur des Lamentations

Et son programme est plutôt chargé. Donald Trump doit visiter dans après-midi le Saint-Sépulcre, le lieu le plus saint du christianisme. Puis il parcourra les quelques centaines de mètres à travers la Vieille ville de Jérusalem jusqu'au mur des Lamentations, site de prière le plus sacré pour les juifs. En surplomb du mur des Lamentations s'étend l'esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs), troisième lieu saint de l'islam.

Le président américain touchera ainsi de près les complexités israélo-palestiniennes, qui mettront à l'épreuve son voeu proclamé de présider à "l'accord ultime" mettant fin à l'un des plus vieux conflits du monde.

Une ville au coeur du conflit

Avec sa signification religieuse et politique, Jérusalem est au coeur de ce conflit. Le Saint-Sépulcre, comme le mur des Lamentations et l'esplanade des Mosquées, se situent à Jérusalem-Est, partie palestinienne dont Israël s'est emparé en 1967 et qu'il a annexée en 1980.
Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale "indivisible", comme l'a répété dimanche soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Ce soir, je dis au monde entier (...) Jérusalem était et sera toujours la capitale d'Israël", a-t-il lancé devant des milliers de personnes à l'ouverture des festivités organisées par la mairie de la ville marquant le 50e anniversaire de la conquête de Jérusalem-Est par l'armée israélienne. De leur côté, les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent depuis des décennies.

Entretien avec Netanyahu et Abbas

Trump a promis pendant sa campagne de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis actuellement située à Tel-Aviv, rompant ainsi avec la communauté internationale et des décennies de diplomatie américaine. Il sera le premier président américain en exercice à se rendre au mur des Lamentations. Israël se demande s'il persistera dans le refus de se faire accompagner par un dirigeant israélien, ce qui serait perçu comme la reconnaissance d'une souveraineté israélienne sur le mur et ferait les délices de la droite.
Ce n'est que l'une des interrogations soulevées par sa visite. Trump se targue de son expérience d'hommes d'affaires pour réussir là où tous les autres ont échoué auprès des Israéliens et des Palestiniens. Il s'entretiendra lundi soir avec Benjamin Netanyahu, et le lendemain matin avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem, en Cisjordanie occupée.
Netanyahu et Abbas n'ont pas eu d'entretien direct substantiel depuis 2010. Les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous l'égide américaine, ont capoté en avril 2014. La paix n'a pas paru plus hors de portée depuis des années. L'avènement de Trump laisse envisager à certains qu'une approche entièrement nouvelle réussisse. Ses intentions semblent cependant aussi peu claires aux Israéliens et Palestiniens.

La diplomatie selon Trump

Une fois investi, le président américain a commencé par semer le trouble et alarmer les Palestiniens en prenant ses distances avec la solution dite à deux Etats, c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien indépendant, solution de référence de la communauté internationale. Cependant, il a aussi battu froid la droite israélienne, qui rêvait de colonisation sans frein, voire d'annexion de la Cisjordanie, en refrénant les ardeurs israéliennes de construction dans les territoires occupés.

Son administration a prévenu de ne pas attendre un vaste plan diplomatique au cours de la visite.
Le président américain cherche d'abord à "faciliter" la reprise de l'effort de paix et à obtenir des deux bords des engagements et des mesures de confiance, disent ses collaborateurs. Au bout du compte, faire la paix "n'est peut-être pas aussi difficile que les gens le croient depuis des années", a-t-il dit en recevant Mahmoud Abbas à la Maison Blanche en mai.

Cependant le scepticisme est de mise, avec un Premier ministre israélien soumis aux pressions de sa droite, un président palestinien vieillissant et entravé par les divisions intestines et un président américain en pleine tempête politique à Washington.

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