Aux leaders qui vont rencontrer Trump : "Soyez bref et laissez-lui le dernier mot"

Aux leaders qui vont rencontrer Trump : "Soyez bref et laissez-lui le dernier mot

Aux leaders qui vont rencontrer Trump: “Soyez bref et laissez-lui le dernier mot“
 (Photo AFP)
Alors que Trump se trouve à Riyad où il rencontrera plusieurs dirigeants étrangers et prononcera un discours, le New York Times livre ses conseils aux personnalités étrangères qui doivent le rencontrer.

Le quotidien américain évoque des diplomates à Washington qui échangent leurs tuyaux et conseils entre eux mais également et surtout avec leurs hiérarchies dans les différentes capitales du monde. Selon le NYT, Trump y est décrit comme “d’humeur changeante, de leader fort, sans expérience internationale et avec une préférence pour la diplomatie personnelle“.

En tant qu’homme d’affaires à succès toutefois, Donald Trump ne devrait pas rencontrer beaucoup de difficultés pour apprendre vite.

Sept règles
Cependant, déjà quelques règles de conduite émergent selon le NYT qui rapporte des propos d’officiels étrangers et de leurs conseillers et lobbyistes à Washington.

Première règle: “il faut faire court et ne pas parler pendant 30 minutes d’affilée à quelqu’un qui va vous écouter pendant 30 secondes“.
Deuxième règle: “Ne soyez pas sûrs pas que Trump connaît votre pays ou les principaux sujets à discuter ou points de friction  entre les deux pays“.
Troisième règle: “féliciter chaleureusement le président pour sa victoire présidentielle et son score dans les collèges électoraux“.
Quatrième règle: “parlez-lui de lui en contrastant et en faisant une comparaison qui lui est favorable par rapport à Barack Obama“.
Cinquième règle: “ne restez pas accroché par ce qu’il a pu dire pendant la campagne électorale.
Sixième règle: “gardez le contact“.
Septième règle enfin: “n’allez pas le voir avec une liste de shopping mais apportez avec vous une transaction à conclure et laissez-lui le dernier mot“.
La victoire ou la défaite et non le bien et le mal
Selon un ancien ambassadeur britannique à Washington, Peter Westmacott, “Trump est un type qui se concentre sur les victoires; il aime avoir le dernier mot pour l’Amérique et pour lui-même lors des rencontres bilatérales“.

Un journaliste expliquait cette semaine sur CNN, que “pour Trump, il n’y a pas le bien et le mal; il y a la défaite et la victoire“.
Selon P. Westmacott, “Trump est un négociateur, un pragmatique. Enfin sa période d’attention est courte. Il n’écoutera pas des gens qui vont parler longuement ou qui ont besoin d’un interprète pour cela“.

Durant ses premiers 100 jours à la Maison-Blanche Trump a reçu 16 chefs d’Etats ou de gouvernements et a parlé 76 fois au téléphone avec 43 leaders.  Pour la semaine précédant son voyage à Riyad, Trump a rencontré le prince héritier des EAU, les présidents turc et colombien et discuté au téléphone avec le Roi Abdallah de Jordanie et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Theresa May et Angela Merkel figurent parmi les chefs de gouvernements qui gardent le plus un contact téléphonique avec l’hôte de la Maison-Blanche.
Le NYT explique que s’agissant du téléphone, Trump est capable de rappeler Theresa May ou Angela Merkel quelques minutes après un appel qu’il n’a pas pu prendre. Et si auparavant, les appels téléphoniques étaient faits après concertation et pour des objectifs précis, cela semble être fini avec Trump.

Rien n’est irréversible
Pour l’ambassadrice de Jordanie à Washington Dina Kawar, “le président aime mettre les gens à l’aise. Il écoute beaucoup“.
Après l’élection de Trump, le souverain jordanien s’est rendu à Washington sans rendez-vous pour rencontrer le nouveau président et le convaincre de renoncer à déplacer l’ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem en raison de réactions potentiellement violentes dans le monde arabe et musulman.
Trump a depuis enlevé cette promesse de sa liste de priorités au point qu’à Tel Aviv certains officiels n’hésitent pas à dire tout haut que “Trump a promis de déménager l’ambassade seulement pour obtenir le soutien des électeurs juifs“.

Les mêmes évolutions se sont produites avec le leader chinois Xi Jinping puis avec le Premier ministre australien Malcolm Turnbull. Aux déclarations agressives et aux coups de fil orageux, ont succédé les arrangements commerciaux et les réconciliations en grande pompe.
Après Riyad et sa rencontre avec les dignitaires du pays et d’autres leaders politiques, Trump se rend à Tel Aviv, Jérusalem et Bethleem lundi.

Il se rendra ensuite au Vatican, à un sommet de l’OTAN à Bruxelles et à un sommet du G7 en Sicile.

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