Le premier G7 d'Emmanuel Macron et Donald Trump peut-il échouer à cause du climat?

Le premier G7 d'Emmanuel Macron et Donald Trump peut-il échouer à cause du climat?

Pour le premier sommet international des présidents français et américain, les discussions vont durer plus longtemps que d'habitude.

Le climat peut-il faire échouer le premier G7 de Trump et Macron ?

Ils seront quatre bizuts sur les sept participants. Angela Merkel (Allemagne), Justin Trudeau (Canada) et Shinzo Abe (Japon) vont pouvoir montrer la voie à Emmanuel Macron, Donald Trump, Theresa May et Paolo Gentiloni qui prennent part ces vendredi 26 et samedi 27 mai à leur premier sommet du G7.
Il est organisé à Taormine, en Sicile.

Comme en 2015 et 2016, c'est sans Vladimir Poutine que les chefs d'Etat et de gouvernement des principales économies de planète (Chine exceptée) se retrouvent pour deux jours de discussion. "La Russie s'est mise hors jeu avec l'annexion de la Crimée. Il n'y a pas de demande d'un retour de ce pays", affirme l'Elysée.

Au delà du renouvellement, l'entourage d'Emmanuel Macron, pour qui ce sera le deuxième rendez-vous international majeur après une réunion de l'Otan jeudi à Bruxelles, fait part d'une seconde particularité pour ce sommet. "D'ordinaire, dix jours avant l'échéance, les sherpas sont d'accord sur le texte du communiqué final et le G7 se déroule avant tout lors des échanges bilatéraux. Là, nous sommes dans une situation assez inédite ou ce n'est pas le cas. Il va y avoir de vrais échanges de fond durant les deux jours et les diplomates vont travailler dans la nuit de vendredi à samedi", explique une source diplomatique.

La déclaration finale mentionnera-t-elle l'enjeu écolo ?
Il y a en réalité deux points de crispation. Le premier concerne le domaine économique, principalement autour de la réciprocité des accords commerciaux et la place de l'OMC dans le règlement des conflits inter-Etats. "Un accord parait plus aisé", convient l'Elysée où l'on évoque une véritable crainte sur le domaine climatique.

La présidence italienne de ce G7 commence d'ailleurs à s'arracher les cheveux et l'hypothèse qu'il y ait deux textes et non un communiqué final comme c'est la coutume est sérieusement envisagée. "Un texte commun qui ne mentionnerait le climat que très légèrement serait une déception", laisse-t-on entendre dans l'entourage d'Emmanuel Macron où l'on plante le décor. "Nous voulons être le plus exigent possible dans l'application de l'accord de Paris mais on ne souhaite pas que les Etats-Unis en sortent.
Ce serait une très mauvaise nouvelle en raison du poids de ce pays dans l'accord et aussi à cause d'un effet d'entrainement qui pourraient en inciter d'autres à s'en éloigner."
Jusqu'à présent, et dans toutes les réunions ministérielles de préparation à ce G7, les Etats-Unis ont refusé de mentionner leur position sur le changement climatique.
La solution idéale serait donc de convaincre Donald Trump de rejoindre ses partenaires sur la question écolo. Mais ce n'est pas si simple.

Le Pape tente sa chance
Arrivé à la Maison Blanche, le président américain a par exemple signé un décret promettant de "mettre fin à la guerre contre le charbon". Un mauvais signal dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et pendant toute sa campagne, le milliardaire n'avait eu de cesse de mettre en cause les engagements de Barack Obama sur le climat au point d'évoquer un retrait de l'accord de la Cop21 signé à Paris en décembre 2015. Depuis son intronisation en janvier, il n'a pas tranché; alors qu'il devait le faire avant le sommet, il a affirmé qu'il se laissait encore du temps.

Dans l'esprit de ses partenaires du G7 qui se veulent "optimistes", ce petit délai est vu comme une opportunité pour convertir Donald Trump. "Tout le monde va essayer de pousser dans le même sens", espère-t-on à l'Elysée.
Emmanuel Macron avait promis d'évoquer le sujet au cours de son déjeuner de jeudi à Bruxelles avec son homologue américain. Parole tenue. "Je respecte le fait qu'il a mis sous revue les accords de Paris", a dit Emmanuel Macron en se référant à son homologue américain, mais "mon souhait, c'est qu'il n'y ait aucune décision précipitée sur ce sujet de la part des Etats-Unis d'Amérique", a-t-il ajouté.
A Paris, on espérait aussi que l'ensemble des personnalités rencontrées par le président des Etats-Unis durant son séjour en Europe joueraient le jeu.
Même le Pape y est allé de son incitation en lui remettant mercredi à Rome une copie de son encyclique sur l'environnement.

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