Le premier G7 d'Emmanuel Macron et Donald Trump peut-il échouer à cause du climat?
Pour le premier sommet international des présidents français et américain, les discussions vont durer plus longtemps que d'habitude.
Ils seront quatre bizuts sur les sept participants. Angela Merkel (Allemagne), Justin Trudeau (Canada) et Shinzo Abe (Japon) vont pouvoir montrer la voie à Emmanuel Macron, Donald Trump, Theresa May et Paolo Gentiloni qui prennent part ces vendredi 26 et samedi 27 mai à leur premier sommet du G7.
Il est organisé à Taormine, en Sicile.
Il y a en réalité deux points de crispation. Le premier concerne le domaine économique, principalement autour de la réciprocité des accords commerciaux et la place de l'OMC dans le règlement des conflits inter-Etats. "Un accord parait plus aisé", convient l'Elysée où l'on évoque une véritable crainte sur le domaine climatique.
Ce serait une très mauvaise nouvelle en raison du poids de ce pays dans l'accord et aussi à cause d'un effet d'entrainement qui pourraient en inciter d'autres à s'en éloigner."
Jusqu'à présent, et dans toutes les réunions ministérielles de préparation à ce G7, les Etats-Unis ont refusé de mentionner leur position sur le changement climatique.
La solution idéale serait donc de convaincre Donald Trump de rejoindre ses partenaires sur la question écolo. Mais ce n'est pas si simple.
Le Pape tente sa chance
Arrivé à la Maison Blanche, le président américain a par exemple signé un décret promettant de "mettre fin à la guerre contre le charbon". Un mauvais signal dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et pendant toute sa campagne, le milliardaire n'avait eu de cesse de mettre en cause les engagements de Barack Obama sur le climat au point d'évoquer un retrait de l'accord de la Cop21 signé à Paris en décembre 2015. Depuis son intronisation en janvier, il n'a pas tranché; alors qu'il devait le faire avant le sommet, il a affirmé qu'il se laissait encore du temps.
Dans l'esprit de ses partenaires du G7 qui se veulent "optimistes", ce petit délai est vu comme une opportunité pour convertir Donald Trump. "Tout le monde va essayer de pousser dans le même sens", espère-t-on à l'Elysée.
Emmanuel Macron avait promis d'évoquer le sujet au cours de son déjeuner de jeudi à Bruxelles avec son homologue américain. Parole tenue. "Je respecte le fait qu'il a mis sous revue les accords de Paris", a dit Emmanuel Macron en se référant à son homologue américain, mais "mon souhait, c'est qu'il n'y ait aucune décision précipitée sur ce sujet de la part des Etats-Unis d'Amérique", a-t-il ajouté.
A Paris, on espérait aussi que l'ensemble des personnalités rencontrées par le président des Etats-Unis durant son séjour en Europe joueraient le jeu.
Même le Pape y est allé de son incitation en lui remettant mercredi à Rome une copie de son encyclique sur l'environnement.
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