Ramtane Lamamra paie cash l’échec de la diplomatie algérienne face au Maroc.
Entre Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, c'est blanc bonnet, bonnet blanc.
Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires
étrangères, n’a pas été reconduit à son poste dans le nouveau
gouvernement. Véritable chef de la diplomatie algérienne depuis la
disgrâce de son «patron», Messahel devient officiellement le ministre
des AE.
Mais qu’est-ce que cela peut changer ?
Cela
a au moins le mérite de la clarté.
Le président Abdelaziz Bouteflika a nommé ce jeudi 25 mai les membres du nouveau gouvernement algérien, conduit par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.
C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence.
Et qui est-ce qu’on retrouve à la tête des Affaires étrangères? Abdelkader Messahel.
Oui, oui, nous parlons bien de l’ancien le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes mais qui était, de facto, l’homme à tout faire à la tête des Affaires étrangères algériennes.
D’abord mis en placard, au point d’en tomber malade, le désormais ancien ministre d’Etat des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, promu à ce poste en 2013 après avoir officié près de treize ans en tant que commissaire de l’Union africaine à la Paix et la sécurité, a dû peu à peu s’effacer au profit de son ministre délégué, soit son subordonné. Cela fait plusieurs mois qu’Abdelkader Messahel est le favori du clan présidentiel et véritable patron de la diplomatie algérienne.
Messahel a été placé sous les feux des projecteurs. C’est lui qui s’est vu confier le rôle peu reluisant d’apparaître, le 19 mars dernier, en face du président dans le but de rassurer l’opinion publique algérienne que ce dernier est encore capable d’un minimum de motricité. «En bon diplomate illusionniste, le comédien mis en scène il y a quelques jours pour attester de la bonne santé du chef de l’Etat, lors du dernier montage de la télévision publique, incarne à lui seul l’audacieuse imposture d’un gouvernement qui dissimule très mal la vacance du pouvoir», pointait alors notre confrère Le Matin d’Algérie.
C’est également lui qui a dirigé, en avril dernier, la délégation de son pays à la deuxième session des consultations bilatérales sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme instituées entre l’Algérie et… la Russie. Alors que son titre limitait géographiquement son aire d’intervention au Maghreb, Monde arabe et l’Afrique.
Les raisons de la disgrâce de Ramtane Lamamra
La saison en enfer de Ramtane Lamamra, qui a précédé sa chute, a commencé avec l’échec de sa stratégie contre le Maroc. D’aucuns se souviennent de son retentissant loupé du «Forum d’affaires d’Alger» improvisé par Alger dans l’espoir de contrebalancer l’aura économique du Maroc en Afrique. Un fiasco qui par ailleurs avait coûté son poste à l’ambassadeur d’Alger à Paris, Amar Bendjemaâ, bouc émissaire à qui l’on a fait porter le chapeau d’une humiliation peu commune. D’ailleurs, c’est suite à cet échec que Ramtane Lamamra avait été admis à l'hôpital militaire de Aïn Naadja (Alger) pour subir des examens médicaux. Depuis, il se faisait coiffer au poteau par son ministre délégué, avec l'aide de Saïd Bouteflika, frère du président algérien.
L’autre échec retentissant de Lamamra est lié au retour du Maroc à l’Union africaine, en dépit d’une opposition féroce d’Alger qui a tout mis en place pour que le vote, à Addis-Abeba, sur la réintégration du royaume soit ajourné et renvoyé aux calendes grecques. Cet échec de la diplomatie algérienne a laissé un goût amer aux oligarques au pouvoir à Alger, qu’ils fassent partie du clan présidentiel ou des militaires.
L’estocade portée à Lamamra a pour nom le rapport du SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui cite pour la première l’Algérie comme un acteur dans le conflit du Sahara, ainsi que la résolution du Conseil de sécurité qui reconnaît comme caduque l’option d’un référendum au Sahara.
Une chose est sûre: Messahel ou Lamamra, l'hostilité anti-marocaine restera le principal dossier de la politique extérieure de l'Algérie. En la matière, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Et les deux sont des marocophobes attitrés.
Plus globalement, les titres et les hommes importent peu à Alger.
Les compétences n’interviennent pas dans le choix des hommes.
C’est l’humeur des hommes au sommet du pouvoir, naguère partagé entre le président, l’armée et les services, mais qui est depuis la dissolution du DRS et le limogeage du général Toufik la propriété de deux entités: le clan présidentiel et l’armée.
Pour autant, Messahel part déjà perdant. Le même «Le Matin d’Algérie» lui reconnaît une seule compétence: «un bon spécialiste de l’esbroufe». Pas sûr donc qu’il fasse mieux que son prédécesseur.
Le président Abdelaziz Bouteflika a nommé ce jeudi 25 mai les membres du nouveau gouvernement algérien, conduit par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.
C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence.
Et qui est-ce qu’on retrouve à la tête des Affaires étrangères? Abdelkader Messahel.
Oui, oui, nous parlons bien de l’ancien le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes mais qui était, de facto, l’homme à tout faire à la tête des Affaires étrangères algériennes.
D’abord mis en placard, au point d’en tomber malade, le désormais ancien ministre d’Etat des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, promu à ce poste en 2013 après avoir officié près de treize ans en tant que commissaire de l’Union africaine à la Paix et la sécurité, a dû peu à peu s’effacer au profit de son ministre délégué, soit son subordonné. Cela fait plusieurs mois qu’Abdelkader Messahel est le favori du clan présidentiel et véritable patron de la diplomatie algérienne.
Messahel a été placé sous les feux des projecteurs. C’est lui qui s’est vu confier le rôle peu reluisant d’apparaître, le 19 mars dernier, en face du président dans le but de rassurer l’opinion publique algérienne que ce dernier est encore capable d’un minimum de motricité. «En bon diplomate illusionniste, le comédien mis en scène il y a quelques jours pour attester de la bonne santé du chef de l’Etat, lors du dernier montage de la télévision publique, incarne à lui seul l’audacieuse imposture d’un gouvernement qui dissimule très mal la vacance du pouvoir», pointait alors notre confrère Le Matin d’Algérie.
C’est également lui qui a dirigé, en avril dernier, la délégation de son pays à la deuxième session des consultations bilatérales sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme instituées entre l’Algérie et… la Russie. Alors que son titre limitait géographiquement son aire d’intervention au Maghreb, Monde arabe et l’Afrique.
Les raisons de la disgrâce de Ramtane Lamamra
La saison en enfer de Ramtane Lamamra, qui a précédé sa chute, a commencé avec l’échec de sa stratégie contre le Maroc. D’aucuns se souviennent de son retentissant loupé du «Forum d’affaires d’Alger» improvisé par Alger dans l’espoir de contrebalancer l’aura économique du Maroc en Afrique. Un fiasco qui par ailleurs avait coûté son poste à l’ambassadeur d’Alger à Paris, Amar Bendjemaâ, bouc émissaire à qui l’on a fait porter le chapeau d’une humiliation peu commune. D’ailleurs, c’est suite à cet échec que Ramtane Lamamra avait été admis à l'hôpital militaire de Aïn Naadja (Alger) pour subir des examens médicaux. Depuis, il se faisait coiffer au poteau par son ministre délégué, avec l'aide de Saïd Bouteflika, frère du président algérien.
L’autre échec retentissant de Lamamra est lié au retour du Maroc à l’Union africaine, en dépit d’une opposition féroce d’Alger qui a tout mis en place pour que le vote, à Addis-Abeba, sur la réintégration du royaume soit ajourné et renvoyé aux calendes grecques. Cet échec de la diplomatie algérienne a laissé un goût amer aux oligarques au pouvoir à Alger, qu’ils fassent partie du clan présidentiel ou des militaires.
L’estocade portée à Lamamra a pour nom le rapport du SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui cite pour la première l’Algérie comme un acteur dans le conflit du Sahara, ainsi que la résolution du Conseil de sécurité qui reconnaît comme caduque l’option d’un référendum au Sahara.
Une chose est sûre: Messahel ou Lamamra, l'hostilité anti-marocaine restera le principal dossier de la politique extérieure de l'Algérie. En la matière, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Et les deux sont des marocophobes attitrés.
Plus globalement, les titres et les hommes importent peu à Alger.
Les compétences n’interviennent pas dans le choix des hommes.
C’est l’humeur des hommes au sommet du pouvoir, naguère partagé entre le président, l’armée et les services, mais qui est depuis la dissolution du DRS et le limogeage du général Toufik la propriété de deux entités: le clan présidentiel et l’armée.
Pour autant, Messahel part déjà perdant. Le même «Le Matin d’Algérie» lui reconnaît une seule compétence: «un bon spécialiste de l’esbroufe». Pas sûr donc qu’il fasse mieux que son prédécesseur.
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