Le roi Mohammed VI a présidé la première causerie religieuse du Ramadan.

SM le roi Mohammed VI a présidé la première causerie religieuse du Ramadan.

5437685854_d630fceaff_b-SM le roi Mohammed VI Allah y hafdo, accompagné du prince Moulay Rachid et du prince Moulay Ismail, a présidé, hier dimanche 28 mai au palais royal de Rabat, la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan. 

Cette causerie inaugurale a été animée par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sous le thème "Le rôle des oulémas du Maroc dans la préservation de l'identité nationale" à la lumière du Hadith du Prophète "Porteront cette science à chaque génération des gens de confiance. Ils en chasseront la falsification des extrémistes, l’ajout des menteurs et l’interprétation des ignorants".

Toufiq a mis en relief la noble mission dévolue aux oulémas dans le monde contemporain marqué par de grandes évolutions dans le mode de vie et dans les domaines de la politique et de la culture, soulignant que les oulémas ont toujours été considérés comme une référence en religion.

Il a relevé que le Maroc s’est distingué dans les temps modernes par le rôle prééminent joué par les oulémas, lequel rôle a été institutionnalisé par SM le roi Mohammed VI à travers la création du conseil supérieur des oulémas.

Pour le conférencier, la religion est le fondement de l’identité de la Oumma et les oulémas ont la lourde mission de défendre cette identité et de dénoncer tous ceux qui veulent lui porter atteinte, ajoutant que la protection de cette identité relève de la défense de la religion qui incombe, en vertu des liens de la Beia, à la commanderie des croyants (Imarat Al Mouminine).

Le ministre a fait remarquer que le Hadith du prophète "Porteront cette science à chaque génération des gens de confiance. Ils en chasseront la falsification des extrémistes, l’ajout des menteurs et l’interprétation des ignorants", thème de cette causerie, insiste en particulier sur la mission de prévention qui échoit aux oulémas face aux complots des extrémistes et des interprétations erronées des ignorants ainsi que sur la notion de la justice et de l’équité, ou ce que l’on appelle aujourd’hui l’intégrité morale.

Le Prophète Sidna Mohammed, (que la paix et le salut soient sur Lui) a bâti la première société de l’islam sur les valeurs et les principes authentiques de la religion et inculqué aux musulmans les vertus du bien contre le mal, de l’équité contre l’injustice, de la générosité contre l’individualisme et des bienfaits du pardon contre la rancune ; déplorant le déclin de ces valeurs après la mort du messager de Dieu à cause de l’apparition de visions utopiques sur les manifestations de la religion dans la vie.

Les musulmans, a dit le conférencier, ont fait face au cours des quatre premières décennies d’innombrables problèmes sociaux alors que d’importants contingents d’individus, appartenant à d’horizons géographiques et culturels différents, rejoignaient l’islam.

L’origine de ces problèmes, a-t-il expliqué, se trouve dans une acception à la fois contestataire portant les germes de l’extrémisme, et individualiste négligeant la portée du projet de l’islam.

Le ministre des Habous a enchainé en soulignant que le travail de jurisprudence des oulémas durant le 3è et 4è siècles sur les questions se rapportant aussi bien à la religion qu’à la vie, a donné naissance aux quatre rites sunnites, avec comme conséquence des interprétations différentes de la meilleure façon de mettre en œuvre les préceptes de l’islam et de se comporter dans la vie et avec les gens.

Les Marocains, a-t-il relevé, ont adopté le rite d’Abi Al Hassane Al Achaari, suivi désormais par plus de 90 pc de musulmans en raison de la modération de ce rite et de la place qu’il accorde au travail après la Chahada, ajoutant que les Marocains ont également opté, dans leur système de gouvernance, pour la Beia à Imarat Al Mouminine.

Le conférencier a cité plusieurs exemples, dans l’histoire récente de la société musulmane, de l’interprétation erronée des préceptes de l’islam et de leur exploitation à des fins politiques, ainsi que des divergences profondes entre les oulémas sur la façon d’appréhender les questions de la vie.

Devant ces défis, a-t-il dit, les oulémas du Maroc, hommes et femmes, ont montré leur résistance grâce au rôle central d’Imarat Al Mouminine.

Outre leur mission d’émettre des Fatwa, de vulgarisation, d’encadrement et de formation, a ajouté M. Toufik, les oulémas marocains ont publié trois documents : Le premier pour critiquer ceux qui mettent en doute la légitimité de l’Etat moderne, le deuxième sur la position de l’islam au sujet du terrorisme, et le troisième sur la notion du salafisme qui s’appliquait par le passé à tous les musulmans mais qui est utilisé de façon erronée dans les temps modernes.

Il a fait remarquer à ce sujet que les oulémas sont de grands acteurs du changement à l’image des autres acteurs de la société en prêchant la bonne parole, en inculquant aux croyants les valeurs authentiques de l’islam et de la religion et en les sensibilisant au sujet des questions de l’heure et en immunisant la société contre toutes sortes de dérives.

Les oulémas marocains poursuivent également leur œuvre de protection de l’identité culturelle de la Oumma contre l’extrémisme et contre la discorde, de par son impact sur la stabilité de la Nation et sur la pratique de la foi, a affirmé le conférencier, ajoutant que les importants résultats engrangés par les oulémas marocains dans leur action de sensibilisation contre l’extrémisme est le fruit de la politique réformatrice menée par le roi Mohammed VI, aussi bien sur le plan interne qu’à l’échelle internationale.

Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a émis l’espoir de voir cette approche multidimensionnelle portée par tous les oulémas de la Oumma, en particulier les oulémas africains réunis au sein de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, à savoir la politique réformatrice du roi, la politique sécuritaire adoptée par le royaume pour défendre la paix et la sécurité de la Nation, et la défense de la religion et l’attachement au Saint Coran.

Il a également souhaité que ce chantier grandiose soit renforcé durant les trois prochaines années par les résultats attendus de la réforme de la mosquée Al Qaraouiyine.

A l’issue de cette causerie, Toufiq a présenté au roi une copie de l’enregistrement intégral du Coran selon la récitation collective dans les mosquées du royaume.

Cet enregistrement a été réalisé sur 30 CD et MP3 par la chaine Mohammed VI du Saint coran.

Cette lecture collective, matin et soir, dans les différentes mosquées du Royaume est une tradition louable qui a distingué le Maroc durant plusieurs siècles.

A l’issue de cette causerie, le roi a été salué par Cheikh Abdallah Ben Bih, enseignant à l’université Roi Abdelaziz à Jeddah (Arabie Saoudite), Cheikhna Ben Abdallah Ben Bih, directeur du centre mondial du renouveau islamique en Grande Bretagne (Arabie Saoudite), Mamadou Uri Baldi , Secrétaire général de la Rabita nationale Tijanya en Guinée Bissau, le Pr Mohamed Mamoune Fadel Mbacké, prédicateur et dirigeant de la confrérie des Mourides au Sénégal, le Pr Mariam Coulibaly, présidente de la Rabita des prédicatrices à Bamako (Mali).

Le souverain a été également salué par le Pr Rifaat Fiztech, Mufti de la République du Monténégro, le Pr Hassan Menaai, enseignant à l’université Zaiytouna et membre du conseil islamique supérieur en Tunisie, le Pr Abdelaziz Ben Salah Aoudi, conseiller au ministère des Habous et des affaires religieuses au Sultanat d’Oman, le Pr Amar Jemai Talbi, enseignant à l’université d’Alger et vice-président des oulémas musulmans d’Algérie, et le Pr Rafiaa Taha Tayef Rifaai El Ani, Mufti d’Iraq, et le Pr Said Hiba Lah Kamelev, directeur du centre de la civilisation islamique de Moscou.

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