Corruption endémique : Les lobbies du pouvoir se protègent de toute responsabilité.

Corruption endémique : Les lobbies du pouvoir se protègent de toute responsabilité.

Publié le 29 octobre 2025

Mohammed El Ghalloussi, président de l'Association marocaine pour la protection des fonds publics, a déclaré que l'association avait maintes fois mis en garde contre l'existence de « mafias et de lobbies de la corruption » œuvrant à la construction d'un « État dans l'État », expliquant que ces réseaux cherchent constamment à se soustraire à toute responsabilité et à toute poursuite judiciaire.

El Ghalloussi a expliqué dans un message que ces groupes de pression, après avoir réussi à restreindre le travail du ministère public par le biais d'amendements au Code de procédure pénale et à étouffer la liberté de la presse par des lois « régressives », cherchent maintenant, par le biais du projet de loi organique de la Chambre des représentants, à se protéger de toute responsabilité ou remise en question de l'intégrité des élections.

Il a souligné que les « mafias » poursuivent leur plan, en commençant par l’adoption des articles 3 et 7 du Code de procédure pénale pour saper le principe de lier la responsabilité à l’obligation de rendre des comptes, et en soumettant le pouvoir judiciaire à l’autorité de l’administration en restreignant l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre ceux qui pillent les fonds publics, avant de s’attaquer au domaine des médias en mettant en place une législation visant à restreindre la liberté de la presse et à utiliser le soutien du public comme moyen de contrôle et de surveillance, afin que les plumes restent celles qui écrivent « sur demande » et dans la limite de l’autorité.

Al-Ghlousi a ajouté que « les mêmes groupes de pression qui se sont protégés de toute responsabilité s’efforcent maintenant de resserrer l’étau sur les voix libres qui s’opposent à la corruption, à la recherche de rentes et à l’enrichissement illicite, et exploitent les lois pour les réduire au silence », notant qu’ils n’étaient pas satisfaits de l’article 2-447 du Code pénal relatif à la diffamation, qui est utilisé pour resserrer l’étau sur les militants des droits de l’homme, mais qu’ils sont allés plus loin en incluant l’article 51 dans le projet de loi organique de la Chambre des représentants pour protéger leurs propres intérêts.

Al-Ghlousi a conclu son avertissement en déclarant que ces forces cherchent à « généraliser la logique du contrôle sur diverses lois », dans le but de « perpétuer la corruption et la tyrannie, d'étouffer la politique et de faire taire les voix libres », ajoutant avec sarcasme : « Ils veulent un État qui leur appartienne exclusivement, ils considèrent l'argent public comme leur propre argent privé et ils veulent seulement que nous les applaudissions et les remerciions de ne pas nous couper 

Par Clash Press. 





El Ghalloussi, celui dont on ne doit pas prononcer le nom ?

Prétendument pris à partie, le président de l’AMPAP est l’un des principaux opposants à la réforme du code de procédure pénale défendue par le ministre de la Justice.

Publié le 30 Mai 2025



Certes, il n’a désigné personne nommément. Mais d’aucuns assurent que c’est bien lui qu’il visait. Président de l’Association marocaine pour la protection de l’argent public (AMPAP), Mohamed El Ghalloussi s’est retrouvé au cœur de l’actualité après l’intervention excédée du 20 mai 2025 de Abdellatif Ouahbi à la Chambre des représentants, où le ministre de la Justice était venu défendre le projet de loi relatif au code de procédure pénale, adopté le jour même par la première chambre du Parlement.

Pris à revers par de nombreux députés, qui ont mis en cause les restrictions que le texte imposerait aux associations souhaitant saisir la justice pour dénoncer l’impunité des responsables publics et exiger l’ouverture d’enquêtes sur la gestion des finances de l’État, l’ancien secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) a alors dévié les tirs vers un “prétendu militant associatif sans emploi ni qualifications, qui circule en 4x4 et vit dans une villa”.

Instrumentalisations politiciennes
Une source proche de Abdellatif Ouahbi, contactée par Maroc Hebdo, nous a assuré que ce n’était aucunement Mohamed El Ghalloussi à qui le ministre avait fait allusion, mais de façon plus générale à certaines pratiques associatives jugées, selon ses mots, «opportunistes et politisées». Mais pas de quoi faire reculer le dirigeant de l’AMPAP, qui multiplie depuis lors les sorties médiatiques pour accuser Abdellatif Ouahbi de noyer le poisson. “Au lieu d’une réponse juridique fondée sur les principes constitutionnels, le ministre a choisi de glisser vers les insinuations et les attaques ad hominem, comme s’il s’agissait d’un règlement de comptes trivial plutôt que d’un débat parlementaire”, a-t-il notamment tonné dans un communiqué, tout en interpellant Abdellatif Ouahbi sur le fait que “si le ministre dispose réellement d’éléments concernant des actes graves comme la corruption ou l’intimidation, il lui revient d’en saisir la justice au lieu de s’exprimer à l’aveuglette”. 

Et que “faute de quoi, son silence pourrait être interprété comme une forme de complicité par omission”. Sur le code de procédure pénale, Mohamed El Ghalloussi s’attarde notamment sur deux articles: le 3, qui restreint drastiquement la capacité des associations à se constituer partie civile sans autorisation préalable du ministère public, et le 7, qui impose des conditions jugées floues et dissuasives à l’exercice de cette prérogative par la société civile. 

Naturellement, Abdellatif Ouahbi, lui, nie que cela puisse être l’objectif et insiste que le projet vise uniquement à garantir un meilleur encadrement juridique, en évitant les dérives et les instrumentalisations politiciennes des actions judiciaires. 

En tout cas, la loi n’a pas encore été officiellement entérinée puisqu’elle est désormais soumise à la discrétion de la Chambre des conseillers, qui doit elle aussi statuer dessus. Et d’ici là, aussi bien Mohamed El Ghalloussi que Abdellatif Ouahbi tenteront certainement de rallier à leur cause l’opinion publique et les décideurs politiques.

Par Bendriss Chahid 

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